La bienveillance est une arme absolue
La bienveillance est une arme absolue
Didier van Cauwelaert, Éditions de l’Observatoire, 2019
« A une époque où tout se radicalise — la bêtise, la ruse, la haine, l’ego, le politiquement correct et même les discours humanitaires —, la bienveillance peut apparaître comme une valeur obsolète, ringarde, inadaptée. Je pense qu’elle est au contraire la seule réponse thérapeutique à la crise morale que traversent nos sociétés. Une réponse qui, à défaut de changer le monde du jour au lendemain, lui redonne des couleurs et compense les déceptions qu’il nous inflige, tout en renforçant ce système immunitaire assez paradoxal qui s’appelle l’empathie. D’où l’urgence de radicaliser la bienveillance. Je veux dire par là : pratiquer cet état d’esprit sans peur, sans honte, sans modération et sans nuances.
Une fois ce préalable posé, l’auteur nous donne sa définition de la bienveillance : « un sentiment qui nous dépasse et nous transcende, tout en nous offrant le plaisir gratifiant de placer parfois, même sans raison objective, l’intérêt d’autrui au-dessus du notre ».
Puis il nous raconte des anecdotes illustrant son propos, d’abord très personnelles, concernant son père et sa mère et ses amis très proches. Il nous propose aussi des exemples correspondant à l’un de ses sujets de prédilection, à savoir les animaux et les plantes. Et il s’aventure même dans la « bienveillance extraterrestre », la « bienveillance posthume » et « la bienveillance divine ».
Il parsème son récit d’aphorismes qui font mouche d’autant qu’ils s’appuient sur des exemples très concrets et parlants : « Le bien qu’on fait en réponse au mal est une arme défensive, un détergent moral qui élimine avec bonheur les toxines de la haine » , « La bienveillance est une arme de dérision massive », « la bienveillance est aussi la plus douce des armures » , « la bienveillance , c’est reprendre le pouvoir ».
Un livre qui se lit comme un roman, mais qui se veut « une sorte de guide pratique à l’intention des lecteurs intéressés par le développement de soi et des autres ».
Un livre dont je suis ressorti convaincu, s’il en était besoin, que prendre la posture de « guerrier de la bienveillance » ,c’est faire partie de « ceux qui détiennent le véritable pouvoir sur Terre ».